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Les ombres d'Ys 

Sur une idée originale et inédite de Serge Leterrier

Genre

Fantastique

Format

Scénariste & Dialoguiste

Serge Leterier

Scénario terminé

« Les pas laissés sur le pavé ne sont que des ombres du passé. Ils recherchent une lumière résolument perdue…  »

Serge Leterrier – Les ombres d’Ys (2020)

Synopsis

PITCH

 

Deux hommes qui ne se connaissent pas se retrouvent au milieu de nulle part, dans un lieu qui ressemble fortement à une friche industrielle. Ils sont amnésiques de leur passé. Une rencontre singulière qui va entrainer ces deux individus dans une spirale infernale où la seule issue sera de se faire confiance et de connaitre les raisons de leur présence dans cet ailleurs pour espérer sortir de ce cauchemar.

 

SYNOSPSIS

 

Matthis Bauman, directeur commercial chez un opérateur de téléphonie mobile, va épouser dans trois semaines Malgven, une Chanteuse de pop à la crinière rousse. Dino Vernadini, originaire de Bastia, escroc notoire, sévit sur Marseille. Il vit d’arnaques et de malfaçons. C’est un buveur de scotch invétéré. 

 

Les deux hommes ne se connaissent pas, pourtant ils vont se trouver au même endroit, au milieu de nulle part, dans un lieu qui ressemble fortement à une friche industrielle.

 

Matthis recherche son portable de partout. Dino à une violente migraine et la gueule de bois. C’est avec défiance qu’ils entament la conversation. Le début de la relation est froid et tendu, pour décider enfin de se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire sortir de ce mauvais cauchemar. Les deux hommes décident de faire cause commune et de retrouver leur vie au plus tôt. Mathis doit rejoindre sa future épouse chez le traiteur et Dino à rendez-vous avec un nouveau pigeon.

 

Les deux compagnons de fortune vont être attirés par l’ombre d’une femme, qui va les amener subrepticement vers une casse automobile qui appartient à un certain Cornely. C’est à ce moment-là que les évènements s’emballent et que les deux hommes vont comprendre leur disgrâce. 

Les deux individus se trouvent à la frontière d'un entre deux mondes dont les ombres sont sous l'autorité d'une femme mystérieuse, Dahut hantant la cité d’Ys, et de son père propriétaire d’une casse automobile. Un lourd secret réunit les ombres aux vivants… 

 

NOTE D’INTENTION

 

Il est, je crois, nécessaire de vous présenter dans un premier temps cette légende qui constitue la trame de ce court métrage. Un mythe qui vient du fond des siècles et qui représente les épanchements négatifs de notre société dans sa métaphore. Cette légende est celle de la cité d’Ys. La voici :

 

En ce temps-là, Gradlon le Grand, roi de Cornouaille, fit construire pour sa fille Dahut qu’il a eu avec la reine du Nord Malgven, la merveilleuse cité d'Ys. Elevée plus bas que la mer, Ys en était protégée par une puissante digue. Une écluse fermait le port et seul Gradlon pouvait décider de son ouverture ou fermeture, permettant ainsi aux habitants d'aller pêcher.

La terrible et jeune Dahut, profondément attachée au culte des anciens dieux celtiques, accusait Corentin, évêque de Quimper, d'avoir rendu la ville triste et ennuyeuse. Elle rêvait d'une cité où seules règneraient richesse, liberté et joie de vivre.

Aussi, Dahut donna-t-elle à la ville un dragon qui s'empara de tous les navires marchands. Ainsi, la ville d'Ys devint la plus riche et la plus puissante de toutes les cités de Bretagne. Dahut y régnait en maîtresse absolue, gardienne de l'ancienne religion des Celtes. Chaque soir, elle faisait venir un nouvel amant au palais, l'obligeant à porter un masque de soie. Mais le masque était enchanté et, à l'aube, il se transformait en griffes de métal, tuant ainsi ses amants dont le corps était jeté du haut d'une falaise dans l'océan. Coup de foudre

Un beau matin, un prince, tout de rouge vêtu, arriva dans la cité. Dahut tomba aussitôt amoureuse de l'étranger. Or (il fallait s'en douter) c'était le diable que Dieu envoyait pour châtier la ville pécheresse. Par amour pour lui, elle lui donna la clé de l'écluse qu'elle déroba à son père pendant son sommeil. Le prince ouvrit l'écluse et l'océan en furie envahit la ville en déferlant dans les rues et étouffant ainsi les cris d'horreur des habitants

Seul, le roi Gradlon réussit à s'échapper de cet enfer avec l'aide de saint Gwenolé. Sur son cheval marin, il se mit à chevaucher péniblement dans les vagues, alourdi par un poids qui n'était autre que sa fille. Sommé par saint Gwenolé, il abandonna sa fille et parvint à regagner le rivage.

Aujourd'hui encore, il arrive que, par temps calme, tous les pécheurs entendent sonner les cloches sous l’océan de leur trépas, et tous peuvent, à qui l’entend, s’alléger de leurs péchés pour espérer qu'un jour Ys renaîtra. Plus belle que jamais.

(Source la Bretagne.com)

 

La Provence, n’est pas étrangère à ce type de fable de par ses racines celtiques :

L'histoire de la Provence commence avec l'âge du Fer - vers 800 avant JC jusqu'à 100 avant JC. ... Les Celtes venus d'Europe Centrale envahissent progressivement la Provence par le nord. Ils se mêlent aux populations ligures pour former une civilisation Celto-Ligure, dite civilisation des « oppida ». (Source Wikipédia).

Quoi de plus naturel, en soit, de choisir le village du Thor  dans le Vaucluse pour situer cette histoire. La toponymie du nom de cette ville relève d’une part d’une racine pré-latine *tor ayant le sens d'éminence, et d’autres parts sa provenance du paléo-provençal toron désignant une grosse source.

Pour ce court métrage il était tentant de faire allusion au Dieu Scandinave, guerrier le plus puissant de tous sur la terre des Vikings. Il symbolise, la force biens sûr, mais aussi les valeurs et la justice.

 

Ce film développe à travers la rencontre fortuite et pratiquement fatale de deux individus qui ne se connaissent pas. Matthis et Dino sont en complète opposition, l’un plein d’orgueil et de réussite, l’autre rempli d’amertume et de mauvaises actions. Chacun d’eux sans le savoir recherche la rédemption. C’est dans le discours d’un entre deux mondes qu’ils vont trouver le chemin de cette libération… ou pas !

L’un ne va pas sans l’autre et la vie de l’autre répond à la décision du premier. Une situation inextricable où le choix du devenir est posé.

 

Les ombres d’Ys  représentent l’obscurité de l’homme qui s’interprète dans un canevas bien plus grand que celui de l’hérédité, que celui de la généalogie en se situant plutôt vers de cette humanité en équilibre de polarités et de paradoxes. L’homme transporte en lui les fautes commises par ces ancêtres les plus lointains. A lui de trouver la miséricorde et de s’alléger de ces fardeaux pesants et pourquoi pas changer sa manière de vivre et de penser pour donner plus de liberté à sa façon d’être et aussi exprimer du  respect vis-à-vis des autres dans ses gestes et ses attitudes quotidiennes. Et si ces anciens tant décriés revenaient lui donner un coup de main. C’est toute la question que pose ce court métrage.

 

Ce projet audiovisuel n’est pas moraliste, mais il se présente plutôt comme une introspection de l’homme pour retrouver à l’intérieur de lui-même le meilleur et de se redéfinir dans cet entre deux mondes dans lequel il vit, celui des ombres de notre passé qui nous engloutissent progressivement pour l’immerger dans un obscurantisme total.

L’ouverture de la porte d’Airain ou de la boite de Pandore est effective. C’est le défi que l’homme du présent doit relever et c’est dans une relation de cause à effet qu’il doit œuvrer et refermer ce qui a été ouvert subrepticement.

 

Ce film se veut simple, résolument moderne avec un environnement épuré, sans effets spéciaux, ni d’adrénaline. Il se présente comme une réflexion sur notre société.

 

Nous avons en chacun de nous cette cité d’Ys… Il nous faut la délivrer du chaos afin qu’elle puisse émerger des flots de nos consciences.

 

Serge Leterrier

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