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  • Photo du rédacteurNelly Boulet Soulié

Berceuse

Dernière mise à jour : 27 mai 2023

Jusqu’au 30 juin se déroule l’exposition Berceuse, au Centre Culturel de l’Ambassade d’Ukraine en France, à Paris, réalisée par l’artiste plasticienne ukrainienne Inna Pedan.


(Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)

L’artiste


Née en Ukraine à Kharkiv, à l’Est du pays, Inna Pedan choisit de porter son exposition Berceuse sur les enfants ukrainiens. Depuis le début de la guerre, elle a « vécu un vrai cauchemar » à passer ses « journées et [ses] nuits à [se] cacher sous la table pour éviter les bombardements. » Elle prend la décision de quitter Kharkiv pour se déplacer à Lviv, c’est-à-dire à l’opposé de sa ville natale, totalement à l’Ouest du pays. « Quand j’étais là-bas, je me suis sentie complètement perdue (…), les gens étaient dans les cafés et s’amusaient alors que moi, j’ai été écrasée par cette guerre. Je me suis sentie déracinée ». Inna Pedan décide alors d’acheter des jouets, pour se réconforter, car elle se sent « comme une pauvre enfant » qui « ne sait pas quoi faire ».


La genèse de l’exposition


« J’étais dans un coin puis j’ai serré ce jouet très fort dans mes mains, j’ai ressenti quelque chose qui me traversait ». Ayant l’âme sensible, Inna Pedan absorbe énormément les émotions qui lui parviennent du monde extérieur, c’est pourquoi, cet objet lui tient à cœur.

« J’ai commencé à créer avec tout ce qui m’entourait car je n’avais pas les moyens » déclare l’artiste plasticienne ukrainienne.


(Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)

Inna Pedan n’a cessé de penser aux enfants qui venaient de commencer à vivre, et à ce qui les attendait : « Vont-ils survivre ? Dans quel état seront-ils après cette guerre ? (…) On peut aimer ou ne pas aimer les gens, mais comment on peut tuer ? ». Inna Pedan a donc eu besoin de réaliser ses pensées au travers de ses créations, c’était pour elle « son remède » sa seule et unique sortie de secours.


(Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)

Poisson, œuvre incontournable



(Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)

Ce poisson, « symbole du Christ », avec ses icônes orthodoxes sous ses nageoires, est une œuvre incontournable de l’exposition pour Inna Pedan : « Les piquants rappellent la couronne du Christ. Quand les enfants sont pris dans la nasse, c’est un sacrifice pour les mères. Ces enfants, il vaut mieux qu’ils meurent parce ce qu’ils ne s’en sortiront pas. Donc avec la croyance du Christ, qui aide ces mères, c’est transmuter la souffrance pour une espérance ». Très croyante, Inna Pedan assure qu’il y aura « une victoire spirituelle ». Inna Pedan « fait un travail de recherche pour aider ces enfants, et trouve la solution grâce à l’abeille ».



La Maison de l’abeille (Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)

En référence à la déesse Berehynia de Kiev, qui incarne l’indépendance de l’Ukraine, l’abeille symbolise le travail, le côté industrieux. « Le miel, chez les Grecs et les Égyptiens, c’est très précieux, même en terme médicinal ». Toutes petites et très efficaces, les abeilles d’Inna Pedan ont des ailes dorées « comme des messagers ».


Après cette guerre, l’artiste déclare que « tout le monde va changer, nous ne serons plus les mêmes qu’avant. Même ceux qui disent qu’ils s’en fichent, ils sont pris dans le mouvement de transformation ».


Actuellement, Inna Pedan vit à Argenteuil, près de Paris, depuis l’automne chez Nadine, une dame qui l’a accueillie.


On peut retrouver l’exposition Berceuse de l’artiste ukrainienne Inna Pedan au Centre Culturel d’Ukraine en France, jusqu’au 30 juin. Adresse : 22 Avenue de Messine 75008 Paris (métro Miromesnil, ligne 13)

+38 050 669 06 89



(Photo : Nelly BOULET-SOULIÉ / CDM)


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