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  • Photo du rédacteurMarie Ange Barbancourt

Fatou Cissé : Un nom à retenir !

Fatou Cissé la fille de Souleymane Cissé n’était pas destiné à une carrière cinématographique. Après ses études universitaires en psychologie en France, une formation en tourisme et voyage au Canada, elle retourne sur sa terre natale. Chemin faisant elle se joint à son père pour l’aider à gérer L’union des créateurs et entrepreneur de l’audiovisuel initié par son père. Chargée de projet, directrice de production sur plusieurs films de Souleymane Cissé à partir de 2009 avec Min Yé, O Sembène, O ka de Souleymane Cissé. Elle rentre par la grande porte à la manière d’une étoile dans le firmament du Cinéma avec Hommage d’une fille à son père présenté en première en 2022 au festival de Cannes et cette année au Festival international de Cinéma Vues d’Afrique. Un film documentaire d’une grande beauté dont la trame se rapproche de la fiction par sa facture. Elle nous entraine dans le réel de son père avec des récits édifiants dans une réalisation fluide.


« L’idée m’est venu ce n’était pas moi au départ qui allait le faire mais bien mes sœurs et frères qui devaient le faire mais malheureusement avec leur emploi du temps il leur était impossible qu’ils puissent rapidement s’y consacrer. »




Fatou Cissé avec Marie Ange Barbancourt


De passage au Canada en 2020 coincé durant huit mois avec la pandémie. Cela lui a permis d’avoir la réflexion sur le sujet. C’est à ce moment-là qu’elle a décidé que son retour à Bamako sera marqué par l’édification de ce projet qui lui tenais à cœur. Mais quand on fait un document sur quelqu’un de proche comment arriver à tout compartimenter et prendre la distance nécessaire pour qu’il y ait une cohérence dans le propos?


« Je savais qu’il fallait choisir, et j’ai longuement réfléchi du coup, j’avais énormément des images d’archives que j’ai rassemblé pour faire un choix. Il me fallait mettre les moments-clés pour soutenir les différents témoignages, ce n’est pas une entreprise facile, après des nuits blanches, et surtout par rapport au montage cela m’a pris plusieurs mois. Et le fait d’avoir produit ce film m’a laissé une grande liberté, sinon autrement j’allais avoir plus de stress. Peut- être le résultat n’aurait pas été pareil. Je me suis réconfortée en étant la seule à pouvoir guider mes choix, ça m’a beaucoup aidé »


Au-delà du regard cinématographique quel regard la fille porte-t-elle sur son père?


« Un regard d’admiration, surtout je peux dire, le film m’a permis de montrer la personnalité de Souleymane Cissé, on connait le grand réalisateur, le grand cinéaste à travers ses œuvres mais on ne savait pas que c’était quelqu’un d’accueillant, souriant, simple. Il aborde un ministre et quelques minutes après s’il aborde un mendiant l’approche sera pareille, il a le même réflexe avec tout le monde. C’est surtout ce que je voulais montrer en tant que tel dans mon film »


Hommage d'une fille à son père un film de Fatou Cissé

Un rapport d’humain à humain c’est ce que Souleymane Cissé privilégie. On le sent bien dans ce film qui fera office de mémoire dans l’héritage du cinéaste.

C’est difficile de faire du cinéma au Mali et arriver à cet accomplissement est louable.


"Ça n’a jamais été facile surtout du côté cinématographique. Il y a d’une part tout ça qui rentre en compte les difficultés que Souleymane a toujours rencontré et qu’il continu de rencontrer."


Un point qu’elle voulait faire ressortir et qui nous amène à une meilleure compréhension de la force de Cissé dans son engagement pour le cinéma.


Hommage d’une fille à son père a aussi été projeté au Mali dans la seule salle de Cinéma encore debout.



Souleymane Cissé

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