Koua Faustin André Cédric
Notre Alliance avec la Côte d'Ivoire
Dernière mise à jour : 16 oct. 2021
La Côte d’Ivoire – Echange culturel
Dans l’esprit du groupe Now productions Films Alliance, l’échange culturel est d’une extrême importance. Le rapprochement est l’une des actions communautaires de notre structure à travers les échanges, les transmissions et le partage de nos richesses spirituelles, artistiques et culturelles dans les traditions et les valeurs de chacun de nos pays. Un véritable élan solidaire pour se forger une identité commune grâce à nos différences et à notre raison de vivre sur cette petite planète.
Voici le premier volet de cette investigation que nous a transmis Cédric, responsable de l’agence Now In Côte d’Ivoire… Un voyage au sein du peuple Atchan ou Ebrié, une ethnie initialement appelée « Tchaman ».

Atchan a pour signification « ceux qui ont été choisis, ou les élus ». Le nom Ebrié a été donné par les communautés voisines, les Abourés de Moossou par raillerie qui signifie « Les guerriers méchants », et ce à la suite d’une guerre perdue par ces derniers. À leur tour, les Ebriés les appelaient « Kôrôman » se traduisant par « Les gens sales ».
La première appellation du peuple Atchan était Tchaman. Un nom qui a tendance à disparaître de nos jours.

Dans le dialecte Atchan, l’image est très forte. Pour exemple le nom de notre capitale Abidjan qui est une déformation de l’expression « Min dian m’bi » qui veut dire « je coupe les feuilles ». MBidjan nin qui signifie littéralement « les coupeurs de feuilles ».
Les villages Atchans comprennent huit familles qui sont les : Kouèdoman, Tchadoman, Abromando, Ghadoman, Godouman, Fiédoman, Locomman et Diou Mando.

Les Tchamans sont membres du groupe ethnique et linguistique Akan. Leur tradition orale nous enseigne que ce peuple vient de l’est de la Côte d’Ivoire. Ils sont regroupés en neuf phratries ou goto, possédant chacune son propre nom : Akouedo, Kwè, Bidjan, Yopougon, Nonkwa, Songon, Bobo, Dyapo, Bya et Gnangon. Toutes ces phratries forment l’ensemble des soixante-trois villages.

Situation du peuple Atchan
Les Tchamans sont des lagunaires. Ils vivent au sud de la Côte d'Ivoire, autour de la lagune Ebrié. Cet imposant plan d'eau qui traverse la ville d'Abidjan va de Grand Bassam (à l'est) au canal d'Asagni (à l'ouest). Ce peuple représente environ 0.5 % de la population du pays.


L’organisation des villages
Dans l'ensemble, les Tchamans habitent de gros villages organisés le long d'une artère centrale. Chaque village possède au moins deux ou trois édifices religieux : une église catholique, un temple protestant et un temple harriste. Les villages ou akubè sont divisés en quartiers ou akrobu dont les noms tiennent compte de l'inclinaison du terrain sur lesquels ils sont bâtis. Atô est le nom donné aux quartiers qui se trouvent sur les terrains élevés et até pour ceux qui se trouvent sur les terrains bas. Les bâtiments des écoles sont groupés dans un quartier à part. Les cimetières se trouvent généralement dans le quartier atô (élevé) à quelques centaines de mètres du village.


L’activité économique
L'activité principale de ce peuple est la pêche pour les hommes et la préparation de l'attiéké (met traditionnel ivoirien), également orthographié Acheke, réalisée par les femmes. Toutefois, ceux qui habitent dans les régions périphériques (Songon, Bingerville...) pratiquent l'agriculture et produisent des vivriers (banane, plantain, igname, taro, manioc) et des produits d'exportation (café, cacao, hévéa, palmier à huile, banane douce...).

Qu'est-ce que l’attiéké ?
L’attiéké est la célèbre semoule de manioc surnommée couscous de Côte d’Ivoire.
C’est un plat à base de manioc qui fait partie intégrante de la cuisine Atchan et Ivoirienne en Afrique. L’attiéké est préparé à partir de la pulpe de manioc fermentée qui a été râpée ou granulée.
Ressemblant effectivement à la texture du couscous, c’est un plat commun et traditionnel, qui est originaire du sud du pays, et les méthodes de production sont bien connues en Côte d’Ivoire.
Sur les tables ivoiriennes, l’attiéké est souvent accompagné de kedjenou, un ragoût épicé à cuisson lente, qui est traditionnellement préparé avec du poulet ou de la pintade et aussi du poisson cuit à la braise ou à l'huile de palme ou de tournesol. C’est l'un des plats les plus populaires des Tchamans et de la Côte d’Ivoire.

Organisation politique et tradition
L'une des structures fondamentales de la société Atchan correspond à ce qu’ils nomment les générations d'habitants. Une génération regroupe tous ceux qui sont nés dans un espace de temps de quinze ans au moins. Les membres de la même génération se considèrent tous comme des frères. Cette organisation prend en compte les deux sexes (homme et femme) et l'on distingue quatre générations désignées sous les appellations suivantes : Blessoué, Gnando, Dougbo et Tchagba. Chaque génération comprend quatre classes d'âge dont les noms sont Djehou (aînés), Dogba (puînés), Agban (cadets) et Assoukrou (benjamins). Le cycle complet des quatre générations dure soixante ans. Il faut noter que cette organisation sociale repose essentiellement sur des clans en fonction du lignage maternel. Toutefois, un enfant qui naît appartient à son père. Ce dernier est chargé de lui donner un nom. C'est lorsqu'il grandit qu'il intègre sa famille maternelle (système matrilinéaire). Les rapports entre les générations sont institutionnalisés. Cette organisation induit que pour le peuple Atchan, tous les individus sont égaux en droits et en devoirs et sont chargés de diriger les affaires du village. Ce qui fait de la société Atchan, une société égalitaire et démocratique.

La Fatchué ou fête de génération chez les Atchans
Chaque année, une des générations ci-dessus mentionnées organise une fête appelée Fatchué, c'est la fête de génération du peuple Atchan vieille de plus de trois cents ans. C’est une cérémonie initiatique qui marque le passage d’une étape à une autre dans la vie des jeunes filles et garçons des classes d’âge qui composent une génération. Au cours de cette fête, la classe d’âge dirigeante passe le flambeau à une autre classe d’âge qui aura à son tour à gérer les affaires du village. Ce passage de flambeau permet à la classe d'âge qui le reçoit de passer de l’adolescence à l’âge adulte, à l’âge de la maturité. À partir de cette cérémonie, les individus de cette classe d'âge auront le droit de prendre la parole au cours des assemblées et donc de prendre part aux décisions du village.











